Les étapes de l'imitation dans le développement de l'enfant

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De son vécu et de ses petites expériences quotidiennes, additionnés à l’évolution de sa maturation neurologique, l’enfant continue de se développer. Il acquiert de nouvelles capacités au fur et à mesure que son âge avance. L’imitation, une étape indissociable à l’évolution de l’enfant, participe grandement à façonner sa personnalité future. De quoi s’agit-il ? Comment se passe la période de l’imitation et comment accompagner son enfant dans l’accomplissement de son MOI ?

Comment définir l’imitation ?

Jean-Claude Carric définit l’imitation, dans son lexique, comme toute reproduction consciente ou inconsciente d’un modèle ou d’un phénomène quelconque (sons, actes, gestes, etc.) On parle essentiellement d’imitation et non d’identification car il ne s’agit pas d’un phénomène dynamique inconscient. L’homme vit plusieurs niveaux d’imitation depuis la forme la plus pure qu’on connait chez l’enfant, jusqu’à l’imitation plus complexe de l’adulte qui naît de la suggestion ou encore du mimétisme. 

Une autre définition, donnée par le dictionnaire Larousse, renvoie à une action d’imiter une personne, un bruit ou un son. Concrètement, on parle alors d’une action qui consiste à modéliser une personne. Dans tous les cas, on parle essentiellement d’une action d’imiter, qu’elle qu’en soit la forme.

Le rôle des neurones miroirs dans l’imitation néonatale

Les bébés manifestent une première capacité d’imitation dès la naissance. On parle essentiellement de capacités d’imitation néonatale pour définir certaines réactions de bébé comme tirer la langue ou ouvrir la bouche face à un adulte qui fait les mêmes actions répétitives. Pour expliquer cette capacité extraordinaire, les scientifiques avancent une réaction des neurones miroirs du cerveau. 

Selon les explications scientifiques les plus dominantes, ces neurones s’activent à la perception comme à l’action d’émotions ou de mouvements. Elles permettent à tout individu, y compris les nouveau-nés, de reproduire toutes sortes d’actions, gestes et/ou mouvements provoqués ou spontanés, qu’ils soient simples ou sophistiqués, et qu’ils aient des sens particuliers ou non. 

A ce stade, on ne peut encore faire référence à un usage complet du système de pensée complexe et volontaire chez le nourrisson, comme il pourrait le faire à un âge plus avancé.

L’imitation par association de faits, gestes ou paroles

L’enfant grandit et s’imprègne complètement de ce que lui apporte son environnement direct. Son sens de l’observation se développe et lui permet d’associer plusieurs perceptions, en fonction de son âge. On parle alors d’une imitation « spontanée et différée » pour définir le fait que bébé arrive à faire un signe d’au revoir ou d’applaudissements avec ses mains, rien qu’en entendant les paroles assimilées « au revoir » et « bravo ». Tout son entourage effectue les mêmes gestes avec les mêmes expressions. Il ne fait donc que recopier ces gestes selon les occasions et les mots qu’il entend. 

Bizarrement, un bébé sait que certaines situations ne sont pas adaptées à certains gestes. Il ne fait d’ailleurs pas les mêmes gestes à la demande. Mais il lui arrive par contre de les reproduire pour déclencher un événement : par exemple lorsqu’il veut partir ou voir quelqu’un s’en aller, il fait un signe d’au revoir. 

De la même façon, l’enfant apprend à parler. Il s’agit tout simplement d’une reproduction fidèle de ce qu’il a entendu dans des situations appropriées. Contrairement à l’avis général, l’enfant n’apprend pas à parler par mouvement de répétition. Même les tics, mimiques et autres attitudes de l’enfant sont juste des reproductions de ce qu’il voit dans son entourage. 

L’importance du jeu d’imitation dans l’apprentissage de l’enfant

Pour favoriser le développement de différentes aptitudes sociales chez l’enfant, bon nombre recourent au jeu d’imitation. Cette méthode, approuvée par la plupart des scientifiques et spécialistes en puériculture, permet de soutenir le développement physique de l’enfant. Le jeu d’imitation est d’ailleurs particulièrement recommandé dès l’apprentissage linguistique et verbal de l’enfant

Le jeu d’imitation profite à la fois à l’enfant, mais également aux parents et autres professionnels de la petite enfance. C’est une occasion unique pour jouer avec l’enfant tout en l’aidant à comprendre certaines choses et l’accompagner dans son développement. On dénombre d’ailleurs plusieurs formes de jeux d’imitation que l’on peut choisir en fonction des résultats attendus : marionnettes, monde miniature, jeux de rôle ou encore jeu avec des poupées et des effigies.

Par exemple, jouer à la poupée aide l’enfant à développer son côté maternel. Il imite les gestes, les paroles et les actes de l’adulte. Il crée sa propre histoire et parfois même développe assez rapidement des réflexes différents de ceux des adultes qui l’entourent. On dit qu’il développe une pensée symbolique qui définira sa propre personnalité dans le futur.

De la spontanéité de l’acte d’imiter

L’enfant imite les gestes, paroles et actes qu’il voit dans son entourage direct, de manière spontanée. Il est à la fois acteur et sujet, il observe, assimile et reproduit exactement ce qu’il voit et entend, à sa propre manière. Les scientifiques sont unanimes à affirmer qu’il est sans intérêt de demander à un enfant de reproduire ou de faire pareil, avant l’âge de 3 ans. Il pourrait le faire, mais ce sera alors une simple répétition mécanique à laquelle il ne peut donner un sens. Il convient donc de le laisser librement manipuler les objets et les matières à sa guise.

L’âge idéal pour commencer le jeu d’imitation 

Dès ses premiers mois, bébé commence déjà à imiter des gestes simples comme le « coucou », bouger la main ou tirer la langue. A 2 ans et demi, il est capable d’imiter un adulte (notamment son père et sa mère) au travers de jeux imaginaires. Vers 3 ou 4 ans, il apprend à étendre son horizon de jeu avec les autres membres de la famille, ou toutes autres personnes nouvellement apparues dans son environnement (oncles, tantes, cousins, cousines, etc.) Il tirera également beaucoup de leçons d’imitation des livres qu’on lui fera lire et des dessins animés ou films qu’il regardera à la télé.

A l’école, les possibilités se multiplient davantage. Les jeux de rôle diversifiés qu’on retrouve dans les structures d’accueil et les écoles maternelles favorisent le développement des compétences langagières de l’enfant. Il continue à observer, évaluer et surtout à apprendre.

Posted in: La motricité

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